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Date de création : 29.09.2007
Dernière mise à jour : 10.04.2022
74 articles


Ecole républicaine ou école idéologique?

Publié le 10/10/2007 à 12:00 par pedagogisme
Ecole républicaine ou école idéologique?
Ecole républicaine ou école idéologique?


1. Il y a d'un côté l'école qui instruit. C'est une école :

où des maîtres transmettent des connaissances à des élèves ;
où la transmission des connaissances s'effectue pas à pas, du simple au complexe ;
où les maîtres évaluent régulièrement l'acquisition des connaissances, statuant clairement sur l'écart qui sépare ce que les élèves doivent acquérir de ce qu'ils ont effectivement acquis ;
où l'institution tente de corriger l'inégalité des chances de réussite sans pour autant garantir un droit quelconque à la réussite ;
où est nettement affirmée la distance qui sépare ceux qui transmettent les connaissances de ceux à qui elles sont transmises.
Dans cette école, il en va de la liberté et de la responsabilité de chacun de faire ce qui lui incombe : l'évaluation des acquis, comme l'élaboration des leçons et le souci de leur transmission efficace, incombe au maître ; le travail et le résultat, à l'élève.

C'est l'école républicaine.



2. De l'autre côté, il y a l'école qui se préoccupe exclusivement de l'influence que les diverses origines socio-culturelles des élèves ont sur leurs résultats scolaires. C'est une école où les maîtres doivent consacrer l'essentiel de leur temps et de leur énergie à s'évertuer à corriger, en pure perte trop souvent, les différences entre les élèves. Notamment :

en renonçant à leur transmettre des contenus d'une certaine importance (les programmes en vigueur sont stigmatisés comme " pléthoriques ", " surchargés ", " encyclopédiques "), tout en donnant aux nouveaux programmes, supposés plus accessibles aux élèves, des ambitions démesurées et des objectifs irréalistes;
en privilégiant l'acquisition de " compétences " supposées " universelles ", c'est-à-dire pouvant s'appliquer indifféremment à toutes les disciplines, quelles que soient leurs spécificités (c'est le fameux " apprendre à apprendre ") ;
en valorisant les savoir-faire au détriment des savoirs tout court ;
en prétendant imposer une pédagogie unique, le " socio-constructivisme ", où l'élève est sensé construire son savoir en allant du complexe au simple, malgré les enquêtes internationales démontrant l'inefficacité de cette démarche et sa nocivité pour les élèves en difficulté ;
en prétendant lutter contre l'échec scolaire ; de fait en le niant ou en le masquant : soit en abaissant les exigences, soit en trichant lors de l'évaluation des acquis ;
en prônant le droit à la réussite et l'accès à une " citoyenneté " pour le moins prématuré, laquelle revient à dénier à l'institution son caractère institutionnel.
Cette école, qui remplace la pédagogie par l'idéologie, milite plus qu'elle n'instruit. Elle réduit les problèmes, intellectuels, sociaux, culturels ou scientifiques, au seul problème social.

C'est l'école idéologique.

Dans les faits, cette école favorise l'illettrisme et le mépris de soi des élèves les plus faibles et les plus fragiles. C'est une école beaucoup plus élitiste que l'école républicaine : les enfants d'origine socio-culturelle modeste y ont beaucoup moins de chances de prendre l'ascenseur social que dans l'école républicaine :ils n'y acquièrent que difficilement les savoirs de base que cette dernière s'oblige à dispenser à tous, d'où qu'ils viennent, et sans lesquels aucune réussite scolaire n'est possible.

Les constats sociologiques effectués ces dernières années confirment en tous points l'analyse ci-dessus.