LA DICTATURE DU SOCIOCONSTRUCTIVISME
Voici un résumé du Socioconstructivisme, qui se trouve maintenant en filagramme dans tous les programmes et toutes les recettes officielles de pédagogie. Il est étonnant que l'on ait fait fi, sur ce sujet, de toutes les opinions des philosophes et pédagogues depuis l'antiquité pour aboutir à des méthodes, qui si elles n'ont pas encore prouvé qu'elles pouvaient construire quelque chose, en admettant qu'elles puissent un jour le faire, ont par compte amplement démontré leur redoutable capacité de destruction des savoirs, de la culture, et du minimum de discipline nécessaire à toute pédagogie. L'application de ces méthodes, qui aurait dû relever d’un débat démocratique, et leurs mises en place d'office que nous avons connue, constituent la plus grosse escroquerie pédagogique, scolaire et sociale de ces trente dernières années. Nous avons connu une véritable dictature du ministère de l'Education Nationale, organisées autour d’un noyau dur. Le système d'avancement et de cooptation dans ce ministère ayant accéléré le mouvement et empêché toute contestation. Les réformes se sont succédées les unes après les autres, accélérant les promotions intempestives de ceux qui faisaient à qui mieux mieux, en innovations pédagogistes. Les méthodes de répression à l'égard des professeurs qui ont refusé cette destruction organisée des savoirs, ont constitué un véritable massacre des professeurs les plus compétents, et pour tout dire des valeurs républicaines qu’ils continuaient à représenter. Il serait temps maintenant que l'on ait le courage de faire un véritable état des lieux et que l'on ose aussi dénoncer les véritables responsables de ce désastre.
Les syndicats ne sont pas restés de reste, demandant toujours plus de moyen, tandis que les niveaux dans toutes les disciplines s’effondraient pour d’autres raisons évidentes, ils ont contribué c’est sûr à la destruction complète de l’image de l’Education nationale aux yeux de l’opinion publique, par un recours permanent à un syndicalisme à la Renault d’autrefois et à la langue de bois.
Il ne faut pas se faire d'illusion la productivité de l'éducation actuelle avoisine globalement 0 dans 80% de la population scolarisée. Le peu que les enfants savent, a été acquis de façon désordonnée et non construite, et le plus souvent devant la télévision ou l’ordinateur. Il est pratiquement impossible de dispenser un enseignement dans un nombre beaucoup trop significatif de classes, en raison d’une indiscipline généralisée et d’une volonté affirmée et affichée par les élèves de ne rien faire. Les 80% de réussite au bac sont un camouflé pour tout professeur digne de ce nom. Il est suggéré, de diverses façons, aux professeurs de mettre des notes supérieures à la moyenne. Les barèmes des corrections des devoirs, contrôles continus et examens sont conçus dans cet objectif et le professeur est invité à évaluer des compétences et non plus des savoirs. Ce type d'évaluation impliquant en pratique la moyenne à tout le monde. Le verrouillage du corps enseignant au diktat du socioconstructivisme aboutira à la disparition de l'Ecole et du Lycée, tels que nous les avons connus autrefois et qui ont fait l’élite de la France, son histoire, son idéal républicain, et la véritable égalité républicaine des chances dans l’effort, le mérite et la connaissance. La féminisation à outrance de la profession n’a pas non plus arrangé les choses, car elle s’est traduite par une remise en question et un discrédit total de toutes les valeurs patriarcales, pourtant nécessaires dans la symbolique de la discipline, de l’effort, et de la hiérarchie, et résumée autrefois par la construction d'un surmoi que l'on nommait Vertu (Vertu d'ailleurs reprise par tous les textes fondateurs de la République). Les promoteurs de cette idéologie de l'innovation sur la table rase ou détruite, auront une lourde et redoutable responsabilité devant l’idéal républicain français. Ils auront été les derniers utopistes des idéologies du XIX siècle. Leur faute constitue d’avoir cyniquement porté puis mené leurs idées et leurs combats idéologiques au sein de l’espace scolaire, à défaut d’avoir réussi à les porter ailleurs, et d'avoir contribué à la destruction de l'Education Nationale, en ayant arraché et jeté les racines de notre République.
Eric de Trévarez
Le socioconstructivisme qui s'ancre au constructivisme
met l'accent sur le rôle des interactions sociales multiples dans la construction des savoirs. Les auteurs parlent de
processus interpsychiques et de processus intrapsychiques plutôt que de processus uniquement intrapsychiques.
Des auteurs, dont Brown et Campione (1995) soulignent alors l'aspect culturel des savoirs, c'est-à-dire qu'ils sont le fruit des échanges et qu'ils sont partagés. Ainsi, la culture est perçue comme filtre socio-cognitif qui permet de donner du sens à la réalité.
Perspective européenne
Psychologie sociale génétique
Perret-Clermont (1976-79) ainsi que Doise et Mugny (1981) ont étudié le rôle des interactions sociales entre pairs dans le développement de l'intelligence selon une perspective structuraliste piagétienne. Un rôle important est reconnu au conflit cognitif mais dans un cadre différent de celui de Piaget.
Ils parlent en terme de conflit socio-cognitif et démontrent que les confrontations entre individus sont à la source du développement. Ils proposent un modèle en spirale avec succession alternée de phases :
confrontation interindividuelle et construction de schèmes cognitifs ; nouvelles compétences acquises et activité autonome du sujet permettant de nouvelles constructions.
Voir Gilly dans Garnier (1989)
Gilly et ses collaborateurs (1988) s'intéressent à la construction de compétences liées à des classes de problèmes et à la perspective procédurale adoptée en résolution de problèmes. La position privilégiée par les auteurs se résume ainsi :
dans certaines conditions relatives aux sujets et à la tâche, les fonctionnements socio-cognitifs entraînent des changements cognitifs car des actions peuvent être menées sur le système représentationnel, les procédures de résolution de problèmes et la gestion de l'activité.
Voir Gilly, Fraisse, Roux dans Garnier (1989), p.171
Psychologie culturelle
Les chercheurs s'inscrivant dans le courant de pensée que constitue la psychologie culturelle sont à la recherche de compréhension des phénomènes psychiques
selon une approche socio-historique (voir Vygotsky). S'inspirant des écrits de Bruner et de ses collègues, Brown, Campione Gardner et Perkins (1995),
on peut dégager les thématiques qui caractérisent cette vision du développement intellectuel de l'humain.
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Développement en contexte. Dans cette optique le savoir est culturel plutôt qu'universel, c'est-à-dire qu'il est né de l'échange et est partagé. Il est donc une interprétation culturelle, historique et sociale. La culture est alors conçue comme un filtre qui permet de donner du sens à la réalité. Divers moyens liés à la culture y contribuent: moyens intellectuels (modes d'analyse; moyens matériels (technologies) et moyens symboliques (systèmes symboliques dont la langue, les mathématiques, etc.).
*Des savoirs initiaux qui font souvent obstacle à l'élaboration des savoirs, obstacles avec lesquels il faut composer. Bien qu'on ne parle pas en terme de conflit socio-cognitif,
on privilégie les modèles coopératifs et la médiation comme moyen visant la régulation.
* L'attention conjointe constitue un thème.
Cette disposition (centration autour d'une tâche et langage partagé) permet aux individus de travailler à atteindre une signification commune. La rencontre des idées facilitant cette visée.
* La participation devient centrale car l'individu est vu comme un acteur en quête d'adaptation à la culture. Bien qu'enculturé par l'action commune, le dialogue lui permettra d'en construire et d'en réorganiser la signification. On reconnaît ainsi l'intentionnalité du sujet.
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Le concept de la métacognition est retenu et renvoie à la compréhension de sa propre pensée ainsi que celles d'autrui. La réflexivité permet à l'individu d'exercer un contrôle partiel sur son activité cognitive et sur son agir en général.
* Le narratif devient, dans cette perspective, un moyen de "penser notre propre pensée". Bruner (1995) considère le narratif comme un moyen de structurer notre vécu, de le comprendre et de s'en souvenir (mémoire collective).
N.B. Les professeurs maintenant n'évaluent plus des savoirs mais des compétences en attendant probablement des potentiels... Et ceci est rabaché avec le plus grans sérieux dans toutes les réunions pédagogiques...